Betteraves Cristal Union augmentera ses surfaces de 25 % en 2017
Bruno Labilloy, directeur agricole chez Cristal Union, détaille la stratégie du groupe en vue de la fin des quotas sucriers.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La France Agricole : Comment abordez-vous l’après-quota ?
Bruno Labilloy : La fin des quotas sucriers nous met face à une situation exceptionnelle. Chez Cristal Union, le contexte est plus que favorable pour entrer dans cette nouvelle ère, car nous l’avons préparée depuis plusieurs années, de concert avec notre conseil d’administration et nos coopérateurs.
Comment avez-vous mis en place cette hausse des surfaces ?
En 2016, nous avons déjà entamé une hausse de 6 % de nos surfaces de production, puis pour 2017, Cristal Union augmentera ses surfaces de betteraves de 25 % ! Soit 31 % en deux ans seulement. Cette année, trois quarts de ce développement sont le fait de nos coopérateurs historiques déterminés à soutenir leur groupe, et un quart celui de nouveaux planteurs. Parmi ces nouveaux arrivants, certains avaient stoppé leur production en 2007, notamment dans l’Yonne, avec le règlement sucre de 2005. Ces nouveaux arrivants sont localisés à proximité de nos 10 usines.
Avez-vous recruté de nouveaux coopérateurs ?
Nous démarrons également la culture dans de nouveaux bassins, en Moselle par exemple, où des éleveurs installés en polyculture-élevage profitent de la pulpe de betteraves pour diversifier leur ration. Ces profils restent anecdotiques mais témoignent de la nouvelle dynamique lancée pour la culture de la betterave sucrière.
Quelle est la région où vous développez majoritairement vos surfaces ?
La majeure partie de notre hausse des surfaces s’est faite en Champagne, où se situent trois de nos plus grandes usines, Bazancourt, Arcis-sur-Aube et Sillery. C’est une région qui affiche les meilleurs rendements européens, les sols de craie permettant notamment une croissance plus tardive de la betterave. Aujourd’hui, Cristal Union compte plus de 10 000 coopérateurs et couvre 40 % de la surface betteravière française.
Comment avez-vous préparé vos outils industriels à la fin des quotas ?
Au travers de ses dix usines, Cristal Union dispose d’un fort potentiel de production grâce à son sillage continu de la Somme à la Champagne, en passant par le sud de Paris. Ainsi, nous sommes en capacité d’ajuster la production en fonction des conditions climatiques de l’année et des opportunités de marché. Au moment où la réforme de 2005 a conduit certains groupes sucriers européens à se restructurer, nous avons fait le choix de moderniser et d’augmenter les capacités de nos outils industriels pour préparer l’après-quota. Pour cela, nous avons investi plus d’un milliard d’euros sur dix ans.
Comment comptez-vous vendre les betteraves supplémentaires produites dès 2017 ?
Cette hausse des surfaces, donc de nos productions, s’accompagne d’un fort développement de notre réseau commercial dans l’Union européenne vers les principaux pays déficitaires en sucre (Italie, Espagne, Grèce, Croatie…) et vers le marché mondial, afin d’augmenter notre capacité exportatrice.
Propos recueillis par Carole Le Jeune
Pour accéder à l'ensembles nos offres :